Retour sur les « Cimetières Familiaux » et quelques points historiques de la vallée
Le matin du 24 juin 2023 une petite balade-expédition nous a d’abord emmenés à la découverte de 2 cimetières familiaux (entrée du village de St-Julien et le quartier des Bayles).
Le 1er est à l’abandon malgré des entourages de tombes et supports de couronnes de perles en fer forgé (uniques). Le 2ème est régulièrement entretenu et a été l’occasion d’évoquer quelques grandes figures locales du XXème siècle, notamment Adelphine Isotta, surnommée la petite bergère de Quint dont un livre « Delphine De Richaud, un destin hors du commun » par Yvonne Caillet a été édité en 2009 à 200 exemplaires.
Quelle est l’origine de ces cimetières familiaux ?
En 1598 l’Edit de Nantes signé par Henri IV avait légalisé la religion protestante mais en 1661 les persécutions recommencent et à la fin du XVIIème les protestants ne peuvent être inhumés dans les cimetières (catholiques) que s’ils ont abjuré le protestantisme. S’ils ne l’ont pas fait ils ne peuvent qu’être enterrés de nuit, dans leurs champs… c’est le début des cimetières familiaux et d’une forte émigration des protestants.
Les cimetières familiaux de la Drôme sont particulièrement présents dans la vallée de Quint.
Les noms de famille les plus fréquemment retrouvés sur les plaques sont : Bernard, Jossaud et Lentheaume.
Sachez qu’aujourd’hui il n’est pas interdit de se faire enterrer dans son jardin. Il faut en demander l’autorisation au Préfet après avis favorable d’un hydrologue.
Quelle végétation dans les cimetières familiaux ?
On trouve souvent des cyprès qui sont le symbole de la foi qui monte vers le ciel, qui dure toujours (le cyprès garde ses feuilles) et dont les racines s’enfoncent à la verticale et ne font pas tomber les stèles. Y sont également présents des ifs, des buis, quelques fois des rosiers, des iris et des lilas. Quand ils sont à l’abandon le cornouiller sanguin et le pin sylvestre y prolifèrent.
Vous pourrez retrouver plus d’information sur la faune et la flore des cimetières dans le numéro de Septembre 2023 des Chroniques du Diois : https://dea-augusta.com (et en vente à la librairie Mosaïque de Die)
Encore quelques points géologiques ou historiques issus de la courte conférence-discussion autour de l’histoire de la vallée et des cimetières familiaux qui ont retenu notre attention :
. 26 millions d’années de sédiments nous contemplent entre le But St-Genix et la rivière Sure.
. Le Diois est composé de 4 falaises calcaires et 3 marnes.
. Les Romains ont été présents dans nos vallées (villa gallo-romaine à Ste-Croix) ; les Sarrasins ont détruit la région vers 800 et il faut attendre le XIIIème siècle pour voir apparaître les premiers noms de nos villages.
. C’est en 1800 environ que la vallée de Quint comptait la plus grande population : jusqu’à 1365 habitants sur les 4 communes (390 officiellement en 2020).
. Au niveau de l’agriculture, des registres de 1789 (et 1850 pour Ste-Croix) font état de quelques centaines de moutons, des dizaines de mulets et quelques paires de boeufs ; de culture de blé, avoine, froment, épeautre, pommes de terre, noix (partout), pommes et poires et d’un gibier abondant bien sûr.
Pour plus d’infos, n’hésitez pas à contacter l’association ASCFD que nous remercions chaleureusement pour cet intervention qui allie patrimoine culturel et naturel.