Conférence « cultiver l’eau » par Samuel Bonvoisin

Pour démarrer notre « RV autour de l’eau » 2025

Samedi 17 mai, 20h30, salle communale de St-Julien-en-Quint

Conférence – Discussion

Et si on pouvait cultiver l’eau ?     

Sécheresses, inondations : le mot d’ordre qu’on entend partout c’est : « il faut s’adapter ».

D’accord ! Mais est-ce la seule voie, le seul levier que nous ayons en notre possession pour développer notre résilience à l’échelle territoriale ? Et si on pouvait faire beaucoup mieux… comme par exemple cultiver l’eau ?

Un vrai cadeau que nous a fait Samuel de sa présence jusqu’à plus de minuit pour échanger et répondre aux nombreuses questions des spectateurs restés tous jusqu’au bout !

Codyter a déjà proposé des films, conférences sur le sujet de l’hydrologie régénérative (comment garder l’eau). Certains principes sont devenus des évidences et ont convaincu en profondeur les participants de l’urgence et l’importance de voir les choses autrement !

Retrouvez ICI l’enregistrement de cette conférence de Samuel (pas la nôtre avec toutes nos questions mais les grandes lignes) disponible gratuitement… N’hésitez pas à diffuser !

Quelques faits marquants de l’état alarmant de nos sols

On est en train d’atteindre des seuils dramatiques d’assèchement des sols dans le monde. Sécheresses et inondations sont les 2 faces du même problème ! On a trop accéléré, cassé les cycles de l’eau douce. On a artificialisé les sols, simplifié les paysages forestiers (peu d’essences différentes au sein d’une même forêt), rectifié les cours d’eau (pour que l’eau parte plus vite à la mer)… fait fondre les sols « vivants ». 

Il faut 200 à 1000 ans pour créer 2,5 cm de sol que nous avons perdus en 16 ans !

Notre agriculture a été basée sur l’utilisation d’engrais qui ne sont pas des amendements (ne retiennent pas l’eau). On a ainsi perdu l’équivalent de 16 000 mégabassines (10,5 km3) d’eau depuis 1945 en France !

L’importance du cycle de l’eau verte

Après ce constat alarmant Samuel a expliqué le fonctionnement des cycles de l’eau verte, montré que les paysages hétérogènes, avec des rugosités (en boîtes à oeufs) permettent une circulation d’air entre zones froides et chaudes et ainsi la condensation qui amène la pluie.

Dans chaque noyau de condensation ou glaciation (naturelle) on trouve entre 70 à 100% des virus, spore, pollens ou bactéries.

Il a détaillé l’alliance des champignons (mycorhyze) avec les plantes qui les rend plus résistantes, soit de l’extérieur : ectomycorhyzes (chênes, pins, résineux, arbres forestiers…) soit de l’intérieur (prairie et arbres fruitiers) : endo mycohryzes. 

Samuel a aussi rappelé l’intérêt des exceptions comme les ronces qui ont les 2 propriétés (endo et ectomycohryziennes) et permettent ainsi des transitions.

On peut donc planter des arbres pour absorber l’eau en profondeur et la redistribuer en surface et même par leurs systèmes racinaires comme peuvent le faire les plantes condensatrices (celles des sous-bois notamment). 

Il est important de choisir les plantes pour leurs qualités de partage de l’eau justement mais surtout de penser long terme et robustesse de nos territoires, c’est à dire diversité, lenteur et redondance plutôt qu’efficacité du stockage de l’eau même !

Qu’est-ce que l’hydrologie régénérative ?

C’est d’abord et avant tout penser « système » et il n’y a pas de solution miracle mais on peut s’inspirer de l’échelle de Yeomans (chère à la permaculture) qui classe les actions selon leurs résultats sur le paysage/système, de l’adaptation (ou résilience) à la régénération (robustesse).

La clef est bien de ralentir l’eau (ce que fait la vie « naturellement »), de labyrinthiser le chemin de l’eau et de la faire pénétrer dans le sol. Il faut donc enherber, créer des zones tampon, des sols, des haies, des baissières pour répartir l’eau en excès et l’infiltrer dans le sol, ralentir le flux des cours d’eau (comme le faisaient les castors)…

Et tout ça est super bénéfique car ça stocke le carbone et limite les incendies !

De nombreux exemples dans plein d’endroits dans le monde… Allez voir la conférence ICI !