MERCI à tous pour votre participation.
Il y avait encore un programme très chargé cette année ! Vous semblez avoir été ravis des différentes activités de la journée et nous aussi !
Merci surtout aux animateurs de ces activités : visites, balades, expositions, discussions : Aubéline, Julien ; Benoît ; Matthieu, Antoine, Martin ; Alain ; Marta, Thibaud et Kevin ; Laurence ; Roland ; Tim ; Pierre-Yves ……
Merci et bravo à Eliane, Michele et Julien d’avoir coordonné tout ça, à tous ceux qui ont donné un coup de main pour que nous puissions nous adapter autant que possible à ce qui s’est passé et à Chantequint (et son plus grand fan – présentateur) pour le cadeau si précieux que fut le concert sur l’eau qui nous est allé droit au coeur !
Nous retiendrons particulièrement la qualité du partage sur les retours des différentes activités de 17h à18h30 qui a confirmé notre envie de reproposer ces visites sur des moments indépendants dans l’année pour encore plus de temps à se croiser, échanger, apprendre de l’autre et ainsi créer ensemble une histoire commune sur nos enjeux eau et biodiversité.
Vendredi 24 : une conférence sur les territoires robustes pour commencer
Steve Read malade, Julien Gros a pu reprendre (au pied levé : bravo !) succinctement son discours et nous présenter les 8 points-clefs d’un territoire robuste (angle alimentation).
Pour une transition/adaptation nécessaire face aux enjeux climatiques et sociaux actuels rien de tel que de recréer des dynamiques cohérentes à l’échelle de micro-régions, vallées ou villages pour pouvoir faire converger l’intérêt des individus avec celui du commun. On peut ainsi ensemble s’adapter au territoire, à son contexte, à sa population, à sa culture et comprendre que la diversité créé la complémentarité. Ce qui n’est pas vraiment possible au sein de grandes structures déconnectées de ce contexte. Les points évoqués nous ont semblé confirmer l’action solide entamée par CODYTER et peuvent continuer à nous inspirer.
Aubéline Bellom nous a fait part des premiers résultats d’une partie de son travail de thèse, axés sur la capacité de résistance du territoire de la vallée de Quint. Elle a mené des entretiens dans la vallée depuis 2022 pour comprendre ce qui permet la mise en place de projets « durables » (permettant au territoire de « résister »). Cette résilience, terme auquel elle préfère celui de « capabilité » (anglicisme) territoriale, mesure la capacité des différents acteurs d’un territoire à avoir une certaine liberté dans la prise de décision, à orienter les trajectoires politiques, sociales, économiques, agricoles face aux enjeux.
Ses travaux montrent que l’habitude d’enclavement et de « vie en marge » de la vallée de Quint, liée à son histoire de résistance (protestante), puis de terre d’accueil de « néo-ruraux » souvent porteurs de changements, a permis la création d’un terreau fertile de dynamiques collectives, particulièrement denses et porteuses d’innovation et d’originalité face aux enjeux tant agricoles (CUMA notamment), que culturels et environnementaux.
Aubéline souligne la forte distribution locale (dans la vallée, le Diois puis la région Auvergne-Rhône-Alpes) des productions des fermes de la vallée, avec un apport financer de la PAC (Politique Agricole Commune) qui reste important (1/3 des revenus en moyenne) mais inférieur à la moyenne française. Une quasi-indépendance des agriculteurs de la vallée sur l’alimentation animale et les engrais (fumier) va dans le sens d’une résistance territoriale en marche, mais l’effort pour acquérir une certaine autonomie énergétique est encore loin de répondre à leur très forte demande en énergie. Elle souligne également les potentiels conflits d’usage de l’eau… Le transfert de cette compétence à la CCD (Communauté de Communes du Diois) inquiète mais elle salue toutes les rencontres, discussions, approches collectives (comme le fait Codyter) pour construire le vivre ensemble autour de ces enjeux d’avenir.
Introduction à l’hydrologie régénérative
La présentation de Julien a montré le contexte climatique actuel planétaire, ses causes et conséquences et proposé des pistes de solutions pour restaurer et ralentir les cycles de l’eau.
Aujourd’hui l’hydrologie régénérative propose des solutions simples et facilement accessibles pour éviter les catastrophes climatiques déjà engendrées aujourd’hui.
Ces pratiques rassemblent aujourd’hui de nombreux acteurs au niveau local, notamment dans le bassin versant de la Drôme, et créent un consensus au niveau des collectivités territoriales pour « »stabiliser » le climat localement et avoir un impact positif au-delà.
Vous pouvez retrouver la présentation ici qui présente « la théorie ». Les activités proposées par Codyter visent à passer à la pratique (étude agro-sylvo-pastoralisme ; PermaCol de Tim Heider). De nombreuses ressources existent en ligne pour passer à des actions concrètes même dans son jardin et nous espérons pouvoir proposer bientôt des formations aux agriculteurs et volontaires en collaboration notamment avec le GAEC de Montlahuc visité par les jeunes agriculteurs en 2023.
Tests de comparaison de 3 techniques différentes de sur-semis
Matthieu Planel (en présence de 2 autres agriculteurs de la vallée : Antoine Vieux et Didier Martin) nous a montré 3 zones de tests de sur-semis (il reste 50% d’herbe ; on ressème et ça évite de labourer) sur sa parcelle de prairie naturelle au-dessus du hameau du Colombier.
Sur cette parcelle initialement envahie de rhinanthes et avec l’objectif de garder la biodiversité florale tout en augmentant la qualité de fourrage ont été sursemées des semences de sainfoin, luzerne, et 3 variétés de trèfles avec les 3 outils suivants :
- herse de prairie
- herse rotative (qui fait ressortir un peu la terre)
- semoir de conservation des sols (« technique bonzai » comme l’appelle Jean-Pierre Manteaux de la Chambre d’Agriculture qui suit les tests) qui fait un sillon à 20 cm de profondeur environ.
Ces 3 zones vont être observées pour voir l’évolution sur plusieurs années.
Cette visite a donné lieu à de nombreuses questions/ réponses, partages d’expériences et de connaissances entre les participants (surtout locaux) et les 3 agriculteurs sur des sujets aussi variés que : les légumineuses, quand faucher ?, l’absence d’érosion des prairies ?, choix des semences, gestion des prairies, le fumier (et l’importance d’amener de la matière organique pour la tenue et santé des sols), les différents outils, la CUMA, les besoins en main d’oeuvre non remplis (et les différentes activités des fermes représentées), l’agriculture de conservation… Merci à Martin Hermy pour les apports en botanique.
Nouvelle visite de la ferme aquaponique 1 an après
Benoit Tillard a pu montrer l’évolution de son projet avec la culture de salades et de plantes aromatiques sur une première unité de 5m2 fonctionnels depuis mars et en phase de rodage. Prochainement la mise en place d’un kit photovoltaïque permettra de lancer la deuxième phase de l’installation qui couvrira 30m2 supplémentaires.
C’est bien tout un écosystème auquel il contribue sur son « petit » terrain ! Bien plus donc qu’une « simple » ferme aquaponique ce projet de Beauverre : gestion d’un maraichage ergonomique, production de protéines animales (poissons comestibles et insectes pour l’alimentation des poissons), récupération/stockage d’eau pluviale, production d’électricité via des panneaux solaires, installation d’habitats pour les pollinisateurs et bien d’autres choses…
L’organisation de terrasses (en cours de conception) rendra exploitable un espace extérieur pour les plantations maraichères en pleine terre de l’année prochaine avec une mare déjà existante qui sera aménagée pour améliorer l’équilibre du lieu et l’enrichir.
Des visites seront possibles sur la fin de l’été et des plantations d’arbres fruitiers seront réalisées à l’automne.
Sur les traces des castors de la Sure
C’est près des Touzons que Thibaud, Marta et Kevin ont pu convier un petit groupe de chanceux pour aller à la découverte des traces du castor. Espèce très présente au Moyen-Age il a façonné nos paysages comme nous avons pu le voir lors de la Conférence du castor en juillet 2023. De nombreux indices attestent de son action d’entretien du jardin tout autour de lui pour amplifier la vie car il taille les arbres pour les stimuler et ralentir l’eau (c’est son obsession de la garder), hydrate l’écosystème et y créé de la complexité, bénéfique pour de nombreuses autres espèces (animales et végétales).
Les ouvrages des castors ne résistent pas aux grandes crues de nos rivières à fort débit mais sont sans cesse reconstruits. Comme il a été discuté lors de la réunion « Commission Eau ouverte » du 8/12 dernier, il serait intéressant de réaliser des ouvrages « imitant » le castor sur les affluents de la Sure (il faut identifier des endroits pas déjà trop incisés) pour aider à ce que l’action des castors sur la Sure puisse le plus possible profiter aux terrains agricoles qui la bordent.
Une nouvelle date pour cette sortie sera proposée en Sept/Oct 2024.
La jardin-verger d’Alain
Alain et Fanchon ont composé ce jardin avec leur habitation et leur gîte pour répondre à leur envie d’en faire un espace où l’autonomie énergétique et alimentaire seraient possibles et où la biodiversité pourrait exister et se développer sans entrave.
Les vieux et magnifiques muriers sur la partie haute, le potager cultivé sur planches et lasagnes paille, un ancien et un nouveau verger au bord de la Sure peuvent être arrosés grâce à une cuve inox enterrée de 23 000 litres qui profite de l’eau de pluie provenant du toit du bâtiment séchoir à plantes situé juste à coté. L’irrigation se fait avec une pompe fonctionnant avec l’électricité provenant de la centrale photovoltaïque individuelle.
Les visiteurs venus pique-niquer ont pu apprécier la présence de nombreux insectes et oiseaux dans la haie de plantes et arbustes mélifères sur toute la longueur du terrain et dans les nombreux arbres fruitiers de variétés anciennes et adaptées au climat de la vallée de Quint.
Si vous voulez visiter, contactez Alain au 06 21 22 38 95
La Balade contée « arbres et eau »
La Balade contée « arbres et eau » par Roland Dehon a visité 3 zones humides près du hameau de Lallet (St-Andéol) :
- La 1ère rassemble les 2 ravins alimentant l’ancien captage de Lallet avec sa partie aérienne et sa partie souterraine. L’eau alimentait le hameau et peut encore alimenter le lavoir grâce au travail de quelques habitants.
- La 2ème est un autre ravin où s’est formée une multitude de vasques composées de débris végétaux et de calcaire déposé : des tufières (Cf. numéro de mai 2024 du Magazine du Parc Naturel régional du Vercors).
- La 3ème zone humide dévoile un ravin avec de multiples petites cascades et une végétation abondante de fougères et de prêles.
Toute cette petite randonnée « autour de l’eau » a été agrémentée par l’observation poétique d’arbres remarquables « pas toujours remarqués ».
Roland est partant pour d’autres balades et une date avec Codyter sera fixée pour la rentrée.
Lecture de paysage : l’eau dans la vallée
Laurence Monnet a accompagné un petit groupe pour observer du « micro-paysage » au « macro-paysage » comment l’eau façonne le paysage.
- Regard d’abord sur la haie et ses différents strates : herbacée, arbustive, arborée. Les participants ont pu observer que des espèces arborées peuvent servir de couvre-sol sur les talus pour les maintenir ;
- Ressenti des différentes ambiances paysagères avec tous ses sens : prairies, haies puis limite d’un ravin de marne ;
- Observation des écoulements qui se font naturellement et du rôle des routes où des buses permettent à l’eau de passer dessous et de créer des petites mares dont la faune a l’air de profiter.
Les participants se sont installés ensuite, toujours depuis Vachères, pour une lecture « grand paysage » avec vue sur St-Etienne, St-Andéol, Lallet avec, en fond le Bec pointu, la tête de la Dame et Font d’Urle. A l’aide d’explications géologiques, de photos anciennes de la vallée et d’une maquette, observation des villages sur les coteaux et des aménagements pour le transport de l’eau, des plissements alpins qui ont été érodés (dont l’anticlinal de Ponet). Selon les chemins empruntés par la rivière, l’eau s’infiltre dans le calcaire mais peut ressortir au niveau d’une couche d’argile.
Enfin le groupe a réfléchi, dessiné des envies / recommandations pour continuer à utiliser au mieux l’eau de la vallée, la repérer et la répartir.
Nouvelle date prévue : le 14/08/24 à Vachères, départ 17h30 du parking de Vachères (jusqu’à 20h environ). Inscriptions ici
Expérimentations Hydrologie régénérative au Permacol (Marignac)
Tim Heider a montré aux participants son terrain agricole sur lequel il poursuit, depuis bientôt 10 ans, la volonté de créer un système agroécologique inspiré des pratiques de permaculture. La visite a permis de mettre en lumière les différents aménagements hydriques mis en place : des terrasses de cultures pour ses productions de légumes ainsi qu’un verger planté sur courbes de niveau, avec des baissières (rigoles) permettant de maximiser l’infiltration des eaux pluviales dans la parcelle et ainsi contribuer à l’irrigation des arbres.
L’association CODYTER aspire à suivre ce projet de près, et notamment porter un regard attentif sur l’évolution de ces ouvrages hydriques, leur fonctionnement, leur entretien ainsi que les éventuels dysfonctionnements qui pourraient apparaître. Il est important de travailler la retenue de l’eau sur les pentes importantes de notre vallée !
Visites et chantiers de mise en pratique sur réservation (participation libre) tous les vendredi de l’été.
Des activités intérieures très appréciées mais quelque peu désertées (tout le monde était dehors !)
Les photos de Pierre-Yves Brunaud projetées dans le temple ont été particulièrement appréciées. Vous pouvez les retrouver ici et soutenir son projet de livre également.
La projection du film sur la PAC (projet d’étude d’Eleonore Rockenstrocly) a quand même rassemblé quelques agriculteurs et nous a donné l’envie de prévoir une séance en sa présence le mercredi 17/07 à 21 h suivie d’une discussion. Le film, c’est ICI. Vous pouvez venir aussi en discuter à partir de 22h !
Le film de Nathanaël Coste sur l’eau n’est pas en accès libre. Les vidéos du SMRD (Syndicat mixte Rivière Drôme) sur les enjeux se retrouvent ici.
La vidéo sur l’intérêt et le mode d’emploi des « ouvrages imitants le castor » se trouve ici. Plus d’explications sur ce que Cédric Cadet de Valence-Romans agglo était venu nous expliquer en décembre à ce sujet ici avec de vraies discussions sur ce que nous pouvons faire chez nous à ce sujet.